SBS-Radio
Pâques, 2003
On n’écoute pas les prophètes !
Le Pape Jean-Paul II a dit souvent et clairement qu’une guerre contre l’Iraq en les circonstances actuelles serait injuste. Tous les chefs de toutes les Églises ont enseigné la même chose. Ils ne se mêlent pas de politique et parlent uniquement du point de vue moral. Mais on n’écoute pas les prophètes !
Les armées américaines, britanniques et australiennes ont emporté la victoire militaire, mais ce fut un succès dépourvu de sanction divine et les conséquences sont à craindre.
A peu près cent ans avant la mort de Jésus, le célèbre général romain, Pompée le Grand a conquis la Syrie et pris la ville de Jérusalem. Bien que des roitelets tel que Hérode semblaient régner, le vrai pouvoir restait avec les Romains. Le people juif résistait, sournoisement ou par émeutes, à 1’occupation romaine, mais inutilement car l’emprise des légions était formidable.
Jésus vit donc sous le joug romain et son enseignement doit être compris tout d’abord en ce contexte. Hospitalier à tous, il se mélange même avec les collaborateurs du pouvoir romain. Il dit à ses disciples, « quelqu’un te donne-t-il un soufflet sur la joue droite, tends-lui encore l’autre; peut-il … prendre ta tunique, laisse-lui même ton manteau; te requiert-il pour une course d’un mille, fais-en deux avec lui » (Matt 5 :39-41). « Aimez vos ennemis, et priez pour vos persécuteurs. » (Matt 5:44)
Jésus est capable d’enseigner ainsi parce qu’il transcende la vie et la mort ; il en est le maitre, Il se connait et laisse entendre qu’il est Fils de Dieu, Lumière née de la Lumière et on le condamne comme blasphémateur. Jésus sait bien le danger qu’il encourt en enseignant ainsi. Les évangiles nous rapportent qu’il prévoit clairement son sort, et qu’il le choisit. Il se sacrifie car il sait que sa mort, c’est-à-dire l’anéantissement du plus saint et du plus juste sur la terre, achèvera le salut de monde. Nous abordons le mystère pascal qui révèle le rapport étroit et paradoxal entre le bien et le mal, le péché et la grâce, la vie et la mort.
Jésus est donc dressé sur la croix. Immobilisé par les clous et couronné d’ épines, il semble vaincu et abandonné même par Dieu. Mais Dieu le veut ainsi et Jésus aussi le veut ainsi. Il sait que l’homme pécheur a soif du sang. L’homme veut voir le sacrifice d’un homme pour se soulager du fardeau du péché. Jésus veut que cette vue horrible suffise à notre besoin.
Il faut donc, et surtout à l’heure actuelle, contempler l’image de Jésus crucifié, en saisir toute l’horreur et par ce fait retrouver la paix. Le cœur humain redeviendra alors compatissant et doux. On ne pourra plus blesser et meurtrir. S’il faut faire violence pour éviter une pire violence, ce sera le cœur lourd et par nécessité absolue. La guerre juste est possible mais rare.
La Paque est la fête de la paix. Nous prions donne, avec tout notre cœur que la paix se répande sur le Moyen Orient et surtout sur Jérusalem, la ville où l ‘œuvre de la paix fut achevé dont nous avons encore à gouter toute la saveur. Que la paix soit aussi en vos cœurs et chez les vôtres cette semaine.