Les anges chantent “Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre à ceux qu’il aime”. Mais le monde actuel semble dépourvu de paix. Les armées se massent, les stratégies se décident. Il y a un sentiment de terreur de toutes parts. Les bombes explosent et les larmes sautent aux yeux. On a du mal à entendre le chant des anges. Où donc est la paix?
Mais l’enfant est né. Dans l’étable d’un village, Bethléem, dans une province méprisée, la Judée, dans ce coin du vaste empire romain, l’enfant dort, Jésus le nouveau-né dont le sommeil fait contraste saisissant avec les légions romaines. Mais où sont les armées d’antan et leur vacarme terrible? Ils ont disparu, mais les chrétiens par millions dans le monde entier se réunissent autour de leur sauveur posé sur le foin de la mangeoire. Même ceux qui ne partagent pas le secret des chrétiens se réunissent en famille, ils cherchent la chaleur humaine et se présentent des cadeaux en gage d’amitié. Les Musulmans aussi, suivant leur tradition, vénèrent la naissance de Jésus qu’ils reconnaissent comme un des grands prophètes, ils vénèrent Marie et sa virginité.
Le récit de la naissance de Jésus commence avec l’empereur César Auguste qui commande le recensement du monde entier. On peut imaginer l’affairement des bureaucrates. Tout est mis en branle. Mais l’évangéliste tire notre attention sur le couple Joseph et Marie qui partent sur Bethléem et s’installent dans l’étable parmi les animaux qui seuls ont le privilège de voir naître le roi du monde. On a oublié l’empereur et ses légions. Les hommes qui entourent l’empereur l’obéissent prestement mais les armées innombrables du ciel chantent la paix; l’ange annonce aux bergers le vrai sauveur du monde, l’enfant, Prince de vérité.
Moi, et vous qui m’écoutez, nous sommes des gens bien simples. Que peut-on faire en ce monde si souvent hostile? Eh bien, nous pouvons nous refaire à l’image de l’enfant nouveau-né, fils de David, fils de Dieu. Il est le foyer de la paix, lui l’inconnu et l’impuissant. Le monde désire paix et réconciliation. Nous pouvons établir cette paix au plus profond de nous-mêmes. En contemplant l’enfant Jésus qui dort, je sens naître en moi la tranquillité. En voyant l’enfant fragile, j’apprends la douceur. En remarquant le silence qui entoure l’enfant, le calme s’installe dans mes propos. La faiblesse-même de Jésus nouveau-né est une force remarquable d’attraction. Devant l’enfant je retrouve mon enfance et mon espoir.
Dans un monde tourmenté nous serons des foyers de paix. Que la paix s’installe en chacun et en chaque famille cette Noël et que la paix soit avec nous pour les siècles des siècles. Amen.