SBS-Radio
Pâques, 2000
Le tombeau vide
J’étais assis un soir à Jérusalem dans la Basilique du Saint Sépulcre, devant le tombeau de Jésus. Cet espace, rempli pendant le jour par les pèlerins venus du monde entier, était maintenant calme et paisible. Une grande douceur remplissait la pénombre. Un homme est alors venu avec son jeune fils et je l’ai entendu dire au garçon que ce tombeau était un peu bizarre et même ridicule parce qu’il ne contenait ni ossements ni aucune relique. Le monsieur ne comprenait pas que le tombeau de Jésus est vénéré précisément parce qu’il est vide. Il est vide, non pas comme si les ossements furent déposés ailleurs mais parce qu’ils sont nulle part. Le tombeau signale une absence. Chose vraiment bizarre, en effet.
L’évangile nous raconte que Marie Madeleine et les autres femmes sont allées au tombeau très tôt le matin et le trouvent vide. Elles reviennent dire aux apôtres qu’on a enlevé le corps de Jésus. C’est l’ironie johannique. Oui, on a enlevé le corps, mais ce n’est pas le jardinier ou les soldats qui l’ont pris. C’est Dieu lui-même qui a enlevé le corps en ressuscitant Jésus.
Le tombeau vide est un signe, non seulement que Jésus vit mais aussi que tous vivront. Jésus ressuscite le huitième jour, c’est-à-dire le premier jour de la semaine juive, le jour où, au début, Dieu a dit, ‘Fiat lux’, ‘Que la lumière soit’. Jésus est la lumière d’un monde renouvelé ; il est l’espoir qui brille dans la nuit du malheur, de sorte que le tombeau vide signale la délivrance universelle.
Dans les années qui suivirent ce premier jour de la Paques chrétienne, le tombeau est devenu un lieu de pèlerinage à tel point que, après la deuxième révolte juive, vers l’année 130, les Romains ont construit un temple sur le lieu du tombeau pour l’anéantir. Ils n’ont réussi qu’a préserver le monument de telle sort que l’Impératrice Helene, mère de Constantin, a su trouver le tombeau devant lequel j’étais assis ce soir paisible a Jérusalem.
Lieu merveilleux et terrible à la fois. En cette année sainte ou nous sommes, en ce Grand Jubilée ou le monde Chrétien célèbre les deux mille ans depuis la naissance de Jésus, le Pape Jean-Paul II a exprimé au début de carême, le regret de toute l’Église pour les péchés des chrétiens au long des siècles. Que les siècles à venir témoignent plutôt de la vie inépuisable qui surgit du tombeau. En ce jour de Paques, au commencement du troisième millénaire, que la joie et la vie du Ressuscité soit avec vous.