SBS Radio,
1999
Message de Pâques
Un moment saint, d’émerveillement et de bonheur ineffable.
Des cinquante-deux semaines de l’année, une seule est dénommée sainte, celle qui va du Dimanche des Rameaux au Dimanche de Pâques. Pour les chrétiens c’est la fontaine qui sanctifie le cours régulier du temps.
Le Dimanche des Rameaux, Jésus descend le Mont des Oliviers entouré de la foule joyeuse qui l’acclame. Il voit devant lui le panorama de Jérusalem, scène de toute beauté. Devant lui s’élève le Temple d’Hérode, plus magnifique encore que la superbe Mosquée que nous voyons aujourd’hui. La forteresse du gouverneur romain, Ponce Pilate, domine le Temple comme pour l’écraser. Jésus aurait pu voir les maisons des riches et les taudis des pauvres. On peut penser qu’il voie aussi les heurs et les malheurs de tous les temps, car il est venu au monde partager le sort humain et annoncer la bonne nouvelle.
Pendant les jours qui suivent son entrée à Jérusalem il fait savoir aux apôtres qu’il prévoit tout ce qui va lui arriver. Il leur annonce la trahison de Judas et le reniement de Pierre. Il leur annonce sa mort et leur assure en même temps que le tombeau ne peut le retenir. Il va consciemment à sa mort car il veut partager le bien et le mal, la joie et la douleur du monde pour ainsi devenir le sauveur de tous. Il ne peut se dire vraiment humain que s’il partage le sort de tous les hommes. Rien ne doit être caché à ses yeux. De même il s’expose au regard de tous. Élevé sur la croix au bord du chemin on va le regarder. On peut imaginer les soldats et les passants lui regarder droit dans les yeux pour y discerner la douleur qui le harcèle. Voyaient-ils aussi la lueur de connaissance qui vient seul à celui que se sacrifie pour ceux qu’il aiment. Enfin ses yeux se ferment et il est mis au tombeau pour ne plus voir la clarté du jour.
Mais c’est le dimanche de la résurrection. Jésus ne peut rester au tombeau car si Dieu est fidèle aux infidèles et pardonne ce qui est impardonnable, il est surtout fidèle au juste et aime l’amant. De tout son être Jésus est fidèle envers les hommes et Dieu. De tout son corps il sera donc ressuscité à la gloire de Dieu et au salut des hommes. Voilà ce que nous célébrons ce Dimanche de Pâques.
De nos jours où tout se calcule et se compte, il est malaisé d’apprécier la sainteté qui est d’un ordre tout à fait différent. Je souhaite que chacun qui m’écoute ait déjà aperçu en sa vie une occasion qui fut pour lui un moment saint, un lieu de révélation, d’émerveillement et de bonheur ineffable, car cet instant est le centre d’une vie et lui donne son sens. Je souhaite que le chemin de notre vie nous laisse dépasser la beauté et la laideur du monde pour contempler la clarté de Pâques et la gloire de Jésus ressuscité. Que cette Paque soit pour nous tous joie et sainteté.