2000, French-Australian Association Mass, St Patrick’s Cathedral, L’ambition

French-Australian Association Mass

2000

St Patrick’s Cathedral

L’ambition

« Il n’en est pas ainsi parmi vous. Au contraire, si quelqu’un veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur. Et si quelqu’un veut être le 1er parmi vous, qu’il soit l’esclave de tous. Car le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude». Mark 10:43-45

Jésus aborde le sujet de l’ambition qu’il présuppose chez ses disciples. Il dit: « Celui, parmi vous, qui veut devenir grand » et « Celui qui veut être le premier. » Mais il indique aussi de quelle façon cette ambition doit être réalisée. « Celui qui veut devenir grand sera votre serviteur, », « Celui qui veut être le premier sera l’esclave de tous. » Jésus se propose comme exemple, « Car le Fils de l’Homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir. » Il est le maitre, nous le savons, car entre ses mains toute autorité au ciel et sur la terre a été remise. Mais il est le maitre universel parce qu’il est le serviteur de tous.

Je vous pose la question suivante: de quelle façon Jésus est-il le serviteur du Bouddha qui fut illuminé lors de sa méditation sous l’arbre à Bodh Gaya? De quelle façon Jésus est-il esclave de Mahomet qui fut le prophète des paroles de Dieu? Jésus se dit serviteur de chaque personne en ses qualités et ses dons particuliers, non pas pour les éliminer ou les rendre superflus. De même l’Église sera servante des bouddhistes, mais comment? Alors que pendant mille ans l’Église s’est opposée à l’Islam, comment peut-elle maintenant servir la communauté musulmane? Je pose la question mais il faudra attendre les générations à venir pour en avoir la réponse. On sait toutefois que Jésus est le maitre universel parce qu’il est capable de servir tous.

Après avoir énuméré les charismes de l’Église, St Paul propose aux Corinthiens d’en chercher le plus grand, c’est-à-dire l’amour. L’amour ne s’impose pas. L’amour sait attendre. L’amour se tait ou lève la voix suivant les besoins du bien-aimé. L’amour prévoit et anticipe car l’amour est une sagesse. L’amour donne et redonne. L’amour est un long apprentissage. L’amour est un doux esclavage. L’amour invite à l’amour et fait connaitre Dieu qui est amour.

Par contre les chefs des nations païennes, les Césars et les Augustes, trop souvent s’imposent et cherchent à faire la guerre. Les titres, les honneurs, tous les symboles du pouvoir sont bien ridicules aux yeux de Dieu qui se penche sur l’amour et l’allégresse du cœur.

Jacques et Jean, les deux frères, s’approchent de Jésus pour lui demander les premières places dans son royaume. Jésus ne les blâme pas mais leur demande « Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire?’ » Avec toute l’ardeur de la jeunesse ils répondent tout simplement, « Nous le pouvons! » Pensent-ils à la coupe dorée pleine d’un vin exquis ou peut-être aux boissons enivrantes que les héros se partagent? Jésus de sa part pense à la coupe que l’ange lui présentera au jardin des Oliviers avant qu’il n’entre en sa passion. Voilà le service que Jésus rendra au monde entier et que ni le Bouddha ni Mahomet n’ont fait.

Jésus leur promet la coupe mais leur refuse les sièges car ils sont réservés. Mais à qui? Sont-ils réservés aux larrons qui seront crucifiés à sa droite et à sa gauche lorsqu’il pend sur la croix glorieuse.

Les saints de l’Église font preuve du vrai pouvoir. Saint François d’Assise est connu de tous. Il n’en est pas ainsi du Pape Innocent III, le pape le plus puissant de la Chrétienté qui vécut à la même époque. Sainte Thérèse de Lisieux composa un seul livre, écrit avec un crayon dans un simple cahier, mais son autobiographie lui a valu le titre de Docteur de l’Église qu’aucun des théologiens depuis n’a reçu. C’est parce que seule la clarté de l’amour révèle la puissance de Dieu, lui qui nous présente à chaque instant un monde où tout est don, toute est grâce, lui, Dieu notre serviteur.

 

 

Jesus does not reject ambition. Rather, he presupposes it. He says: “Anyone who wants to be great among you …” and again “If anyone of you want to be first …” But he shows how: by himself being ‘servant’ and ‘slave’ of all. The Christian faith proclaims Jesus as universal Lord. He could equally be proclaimed as universal servant.

 

So, I put this question to you: if Jesus is servant of all, in what way is he servant of the Buddha? I don’t mean of a human being who happens to be called the Buddha. No, in what way is Jesus servant of the one who was awakened as he sat in meditation under the peepal tree in Bodh Gaya. In what way is Jesus the slave of Muhammad the prophet who spoke the words of God? Similarly, how can the Church serve Islam which it had opposed for over a thousand years? How can the Church serve the Buddhist community in Melbourne? These questions are easily asked but not so easily answered.  The questions will allow us to explore the mystery of Christ in ways new and exciting. The Church will show that Jesus is Lord of all if it shows that it is servant of all.

 

Service is not servitude. True servants in fact know no master, since they freely serve another’s freedom. Service is not subjection. The wise servant knows when to obey and when to disobey. Service springs from inner authority which does not dominate or impose. It does not seek power. It knows when to speak and when to be silent. It foresees and anticipates. Service is the expression of love, free and freeing. Love is the final and only authority. Love is the dearest slavery. Love invites to love and reveals God who is love.

 

At the beginning of this month we celebrated two feasts, those of Francis of Assisi and of Thérèse of Lisieux. Francis, the poverello, the ‘poor man’, is remembered all around the world while Innocent III who was pope at the same time, and one of the most powerful popes of history is mostly forgotten. Over the last hundred years there have been many great theologians but the title of Doctor of the Church was granted to Therese who wrote only one work, her autobiography which showed the spirituality of a child, in pencil, in an exercise book.

 

Those who lord it over others and make their authority felt are ridiculous in the eyes of God who is drawn to those who serve, since he delights to be our servant, giving us gift upon gift, grace upon grace, forever.

About interfaithashram

Rev. Dr. John Dupuche is a Roman Catholic Priest, a senior lecturer at MCD University of Divinity, and Honorary Fellow at Australian Catholic University. His doctorate is in Sanskrit in the field of Kashmir Shaivism. He is chair of the Catholic Interfaith Committee of the Archdiocese of Melbourne and has established a pastoral relationship with the parishes of Lilydale and Healesville. He is the author of 'Abhinavagupta: the Kula Ritual as elaborated in chapter 29 of the Tantraloka', 2003; 'Jesus, the Mantra of God', 2005; 'Vers un tantra chrétien' in 2009; translated as 'Towards a Christian Tantra' in 2009. He has written many articles. He travels to India each year. He lives in an interfaith ashram.
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