2007, Radio SBS, Pâques, l’amour sans bornes
Les chants d’amour qu’on entend sur la radio montrent à quel point l’amour tient au cœur. On veut aimer, on veut être aimé, dans tous les sens, et pour toujours. C’est le grand rêve humain. ‘Dis moi ton amour et je saurais qui tu es.’
La fête de la Pâque est une fête de l’amour. Au dernier repas avant d’être livré à sa passion, Jésus dit ses adieux à ses disciples et leur parle longuement de son amour. Il parle de son amour pour Dieu qui l’a envoyé, et pour ses disciples chez qui il fut envoyé. Il sait aimer car il se sent aimé.
Le grecque a trois mots pour designer l’amour : eros, philia et agapè. Les sens de ces mots ne se contredisent pas, mais ils sont différents. Le mot ‘eros’ signifie cet amour dont l’exemple suprême est l’amour entre homme et femme. Le mot ‘philia’ signifie l’amitié. Dans son discours Jésus se sert du mot ‘agapè’ qui signifie l’amour sans bornes, généreux, éternel, cet amour qui se sacrifie pour autrui. C’est de cet amour que Jésus vient témoigner. Et il commande à ses disciples, « aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Il leur montre par la suite le sens de cet amour, car, trahi par ses disciples, arrêté par les soldats, condamné par les chefs de son peuple, et par Ponce Pilate, le gouverneur romain, abandonné il lui semble par Dieu, il reste quand même fidèle. Car l’amour est fidèle, l’amour ne trahit pas, mais se donne entièrement.
L’exemple de l’amour peut-être le plus connu de nos jours est donné par la Bienheureuse Mère Teresa de Calcutta, mais elle n’est pas la seule. Il y a aussi la Sœur Emmanuelle qui vivait avec les pauvres dans les dépotoirs d’ordures au Caire. On connaît l’histoire de l’Abbé Pierre et les chiffonniers d’Emmaüs. Le Père Frank qui vit maintenant en Australie a partagé le sort des pauvres à Manille. Par amour pour les pauvres ces personnages saints voulaient partager leur vie et leur faire savoir qu’ils étaient aimés.
On connaît bien l’histoire de la Mère Teresa. Religieuse institutrice dans une école pour jeunes filles de familles aisées, elle a quitté le couvent pour aller dans les rues de Calcutta prendre dans ses bras les mourants abandonnés dans les ruisseaux, et les laver et les nourrir et leur donner un abri. Pas grand-chose, mais ces pauvres gens connaissaient enfin l’amour. Bien qu’ils ne se sentaient guère plus dignes que les ordures où ils vivaient, ils savaient enfin qu’ils étaient aimés.
La tradition chrétienne annonce que c’est par amour que Jésus est venu en ce monde où se trouvent le beau et le laid, la joie et la honte. Jésus était capable de vivre parmi nous parce qu’il connaissait l’amour de celui qu’il appelait ‘Père’, avec ce sentiment d’intimité et de tendresse qui existent entre un père et son enfant. C’est cet amour que nous célébrons à Pâques, cet amour qui pénètre dans les profondeurs de l’âme. Ce ne sont pas les lapins et le chocolat que nous célébrons, les œufs et les écureuils, si mignons soient-ils. La fête nous touche plus intensément. L’amour pascal nous émerveille, et nous transfigure. L’amour est une fenêtre qui s’ouvre sur les horizons immenses de l’éternité. La Mère Teresa savait aimer car elle se sentait aimé par le Christ Jésus qui est venu dans ce monde partager l’amour qui dépasse le monde et auquel nous sommes tous conviés. Que les signes de l’amour donnés ce Pâques vous embrasent le cœur. Que la paix et l’amour soient toujours avec vous.